Auteur : Patrick Sobral
Editeur : Delcourt
Parution : depuis 2004
Nombre d’albums : 18 (1er cycle), 4 (2e cycle), 11 (dérivés), avec une cinquantaine de pages chacun
Où se les procurer : en libraire ou sur le site de Delcourt
Note : 3,5/5
Résumé:
Il y a deux ans un groupe de héros, les Légendaires, a sauvé le monde d’Alysia des griffes du maléfique sorcier Darkhell. Mais dans le combat la pierre de Jovénia, l’une des pierres magiques utilisées pour la création du monde, a été détruite, libérant un sortilège qui a ramené tous les habitants d’Alysia à un âge d’enfant (physiquement en tout cas). Considérés comme responsables de cet incident, rejeté par le peuple d’Alysia, les Légendaires se réunissent de nouveau pour tenter de rendre leur état normal aux habitants d’Alysia.
L’Avis de Clement:
Ce mois-ci j’avais envie de me couper de la noirceur et de la violence, et de lire quelque chose de léger. J’avais eu connaissance des Légendaires grâce aux suggestions automatiques d’Amazon (seul intérêt de ce site de mon point de vue, mais ce n’est pas le sujet). Je me suis donc rendu dans ma librairie pour me procurer les deux premiers tomes, puis j’en ai emprunté d’autres à la bibliothèque, puis acheté d’autres. J’en suis actuellement au tome 8, et même si ce n’est pas une de mes priorités c’est une série que je compte compléter à moyen/long terme. Mais parlons plutôt de l’oeuvre.
Les Légendaires appartient au genre de la « Light Fantasy », qui se caractérise notamment par un ton très léger. Dès les premières pages on sent qu’on est en présence d’une œuvre qui s’adresse aux enfants. Le dessin est simple et coloré, avec un style très « manga » et des personnages très « expressifs ». Je comprendrai qu’on puisse ne pas apprécier le style, cependant j’ai personnellement trouvé Les Légendaires plutôt joli visuellement. Les noms de personnages ou d’ennemis sont également souvent à base de jeux de mots très enfantins (le roi « Kash-Kash », le pays de « Klafooty » peuplé des terribles « Zar-Ikos », bref, vous voyez le genre).
Les personnages principaux sont un mélange entre une équipe de personnages de RPG et des clichés d’héroïc-fantasy. On a le paladin, la magicienne, le « barbare », bref pas de dépaysement au programme, même si tous sont suffisamment développés pour qu’on s’attache à eux et que l’auteur parvient à équilibrer leur « temps de présence » sans qu’un ou deux ne monopolisent les cases. Même chose du côté des antagonistes ou des personnages secondaires : ils ne sont ni très originaux ni particulièrement marquants, mais sont suffisamment bien écrits pour remplir leur fonction.
Côté structure et narration Les Légendaires se présentent (en tout cas jusqu’au tome 8) comme une succession de dyptiques racontant une histoire semi-indépendante, reliée au fil rouge que constitue l’incident de Jovénia et la quête des héros pour rétablir la situation normale sur Alysia. Chaque dyptique est également centré sur l’un des Légendaires, ce qui permet au lecteur d’en apprendre un peu plus sur lui et sur le passé du groupe, ainsi que sur le monde d’Alysia. On voyagera ainsi dans des montagnes peuplées d’hommes-félins, au royaume des elfes, et même à travers le temps. Comme les personnages les histoires des Légendaires ne brillent pas par leur originalité ou leur profondeur, et plusieurs fois il m’est arrivé de deviner ce qui allait se passer avant que ça ne se passe (mais j’ai trente-deux ans et je suis un lecteur rompu à la SFFF). Elles sont cependant suffisamment bien construites pour que je me prenne au jeu et accepte de suivre les héros dans leurs pérégrinations.
En conclusion:
Pour conclure cette (courte) chronique, j’ai apprécié Les Légendaires, et je conseillerai sans problème la lecture de cette série à des enfants de 8 à 12 ans, ou même à des adultes qui ont gardé leur âme d’enfant et ne sont pas réfractaires au genre « light fantasy » ou au style graphique. Mais je ne lui donnerai que la note de 3,5/5. Cette série est calibrée pour plaire à un jeune public, et le fait que 22 tomes aient été édités, qu’un 23eme soit en préparation et qu’elle ait eu plusieurs spin-off semble montrer qu’elle y a réussi. Je pense cependant qu’elle aura plus de mal à séduire un public plus large que son « cœur de cible », ce qui est d’autant plus dommage que je suis convaincu qu’on peut faire des œuvres « pour enfant » qui parlent aussi aux adultes.
Finalement dirai que Les Légendaires c’est un peu comme un kinder surprise : c’est bon et on aime la surprise enfant, mais en grandissant celle-ci n’est plus aussi amusante et le chocolat ne nous semble plus aussi bon quand on le compare à d’autres choses qu’on a découvert entre temps. Mais ça fait quand même plaisir d’en manger.
Portez vous bien et n’oubliez pas : la BD, c’est le pied !
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