Auteure: Koyoshi de Kyoto
Date de parution: février 2016
Nombre de pages: 160
Édition: Philippe Picquier
Prix: 8 euros
Note: 3,5/5
Résumé:
Koyoshi de Kyoto raconte le long et difficile chemin qu’elle suit avec patience, et enthousiasme, pour devenir geisha.
D’abord il faut changer de nom, comme pour une nouvelle naissance. Quitter ses parents, dès la fin du collège, pour aller vivre dans un yakata, une maison du quartier des geishas. Accorder sa parure aux saisons, maîtriser mille aspects du geste et de la posture qui confèrent politesse, douceur et raffinement. Les fêtes rythment la vie du quartier des geishas et les arts, la musique et la danse, sont au coeur de leur existence.
Plus qu’une profession, c’est un art de vivre, fondé sur l’attention portée aux moindres détails de l’être.
L’Avis d’Elodie:
J’ai reçu cet ouvrage dans le cadre de la campagne Ulule pour l’ouverture du Temple d’Inari, merci encore à Anaïs! Le temple d’Inari est une librairie spécialisée en cultures japonaises, qui a ouvert en mai à Mulhouse. Alsaciens, je ne peux que vous inciter à passer dans ce joli lieu, qui vend des mangas, des beaux livres, du matériel pour origami, du thé… Un endroit diversifié comme j’aime, mais tout en restant dans une thématique bien précise. Bref, c’est juste parfait ❤
Sur les geishas, j’avais lu comme beaucoup « Geisha » d’Arthur GOLDEN, et réalise en écrivant ces mots qu’il faudrait vraiment que je consacre un article à ce bel ouvrage… Il est incroyable qu’un homme, américain de surcroît, ait réussi de manière aussi délicate à illustrer le quotidien d’une femme japonaise… Mais je m’égare! Sur ces artistes et dames de compagnie donc, le livre de GOLDEN, l’excellent « Mémoire d’une Geisha » d’INOUE, et « Ma vie de geisha » d’IWASAKI. Manquait à mon palmarès le livre de KOYOSHI, et grâce à Anaïs, ce souci est résolu!
Grâce à ce livre, on découvre la formation d’une apprentie geisha, ou plutôt geiko selon le terme en vigueur à Kyoto. Koyoshi a quitté ses parents à l’âge de 14 ans pour entrer dans une okiya et y apprend divers arts. La danse (mai), qu’elle apprécie particulièrement, la musique avec l’apprentissage du shamisen… mais aussi comment gérer la cérémonie du thé, converser avec un homme, se déplacer avec élégance, quels couleurs mettre ensemble pour que kimono et obi soient assortis, comment marcher aussi avec un kimono qui peut peser très lourd.
Le contenu est très intéressant de prime abord, mais hélas le livre pêche par l’écriture. On ne s’invente pas auteur, et la dame a un style très naïf, parfois trop descriptif. L’ouvrage est clairement documentaire, et là où INOUE arrive à transmettre ses émotions, ses doutes, ses questionnements, KOYOSHI elle reste désespérément… neutre. D’autant que l’ouvrage s’intitule « Journal d’une apprentie geisha », je m’attendais donc à davantage de confidences. Certes, la mentalité japonaise, surtout dans le monde clos des geishas, n’est pas celle qui détaille le plus les sentiments. Mais là, l’ensemble est quelque peu fade, nous sommes dans une énumération de faits, et c’est bien dommage. Koyoshi ne parle pas d’elle, mais explique uniquement son métier. De plus, le livre s’articule par entrées thématiques, on est bien loin du journal intime qui défile jour après jour, alors que le livre est vendu comme tel.
On appelle tsuma la partie du kimono qui va de la ceinture au bas de la traîne, et quand nous marchons dans la rue, nous tenons de la main gauche le tsuma afin que le kimono ne traîne pas. Ce geste, qui est appelé « prendre le tsuma », ferme le kimono de manière à faire obstacle aux mains masculines. On dit que prendre le tsuma souligne le fait que « nous faisons commerce d’art, mais point de notre corps ».
Néanmoins, j’ai apprécié ce livre, car les photographies sont tout simplement sublimes, et je pèse mes mots. Chaque cadrage est réfléchi, les images sont soigneusement choisies, les couleurs éclatantes, c’est un vrai plaisir pour les yeux, et un bel objet pour une bibliothèque.
Le glossaire est détaillé, chaque mot est expliqué avec précision, on comprend que l’ouvrage est destiné à un public occidental curieux de l’univers des geishas mais pas à l’aise avec le vocabulaire spécifique.
Niveau finitions, le papier glacé et la mise en page soignée participent à la beauté du livre.
Pour compléter le propos, j’avais envie de partager une vidéo de la dame en question:
Pour conclure:
Un livre magnifique de par sa finition et ses photographies, mais au texte un peu décevant. Un bel ouvrage néanmoins, pour compléter des connaissances préalables, mais pas un livre d’introduction sur le monde des geishas.
Source image de couverture: Michael Chandler
Je n’ai lu que Golden sur le sujet et, même si le livre est très beau, je pense que je n’irai pas vers celui-ci pour le principal problème que tu relèves : la neutralité de ton. Ce qui m’avait fascinée dans Geisha, c’était de découvrir toute cette culture à travers l’aventure de l’héroïne. Un cours sans passion me tente moins. Je retiens fort les deux autres titres que tu cites, du coup ! ^^
Merci pour ton commentaire. En effet, « Maiko » est un joli ouvrage, mais qui ne fera pas date. En écrivant cette chronique, je me suis relancée dans la lecture de « Geisha », et franchement, je ne m’en lasse pas ^^