Auteur : Robin Hobb
Année : 1998-2000 (édition américaine) ; 2001-2007 (édition française)
Édition : J’ai lu
Nombre de page : 926
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Note : 5/5
ATTENTION : cette chronique risque de spoiler certains éléments des deux premiers tomes. Même si je vais essayer d’en révéler le moins possible pour ne pas vous gâcher le plaisir de la lecture, je vous recommande vivement d’avoir lu Les Aventuriers de la mer Intégrale 1 et 2 avant de lire cette chronique. Donc à partir de là si vous continuez, ce sera à vos risques et périls, vous aurez été prévenu. Bonne lecture !
Résumé :
Les dragons sont de retour. Enfin libérée de son cocon, Tintaglia peut parcourir les cieux pour guider les serpents vers leur lieu de nidification. Un retour qui n’est pas sans conséquence sur les vivenefs, dont les souvenirs de dragons qui imprègnent leurs bois-sorcier se réveillent également. Pendant ce temps Malta, rescapée de la catastrophe de Trois-Noues, dérive sur les eaux acides du fleuve du Désert des Pluies en compagnie du gouverneur et de sa compagne. A Terrilville la guerre civile menace entre Premiers et Nouveaux Marchands, alors que la cité est sous la menace d’une invasion chalcédienne et que les « Tatoués » s’affirment comme force sur laquelle il faut désormais compter. Enfin la route d’Althéa et Brashen les rapproche de leur confrontation avec le pirate Kennit. Quel que soit le dénouement de ces histoires, le monde ne sera plus jamais comme avant.
L’Avis de Clément:
Avec cette Intégrale 3 Robin Hobb conclut avec brio la saga des Aventuriers de la mer et apporte la dernière pierre a ce qui est à mes yeux une œuvre majeure de la SFFF contemporaine. Les aventuriers de la mer est une de ces œuvres qui nous fait ressentir à la fois ce petit pincement au cœur lorsqu’on tourne la dernière page, et en même temps ce sentiment de satisfaction lorsque l’aventure qu’on aura « vécu » avec les personnages trouve enfin sa conclusion et que celle-ci est très satisfaisante, car en littérature comme en amour le plus difficile, c’est de conclure.
Côté scénario pour commencer, cette Intégrale 3 voit enfin les différentes intrigues converger pour un final en apothéose réunissant presque tous les personnages principaux. L’occasion pour eux de se retrouver parfois après de longues séparations et de constater comment les événements les ont transformés. Toutes les intrigues s’emboîtent parfaitement les unes dans les autres sans que cela paraissent forcé, et si l’auteur n’échappe pas à certaines facilités scénaristique (disons que le hasard fait bien le choses pour permettre la « réunion finale ») je les lui pardonne volontiers. Les réponses à la plupart des questions posées par cette sage seront apportées, même si certaines restent ouvertes (quelle catastrophe a fait disparaître la race des dragons et des anciens ? Ambre et le Fou de L’assassin royal sont ils la même personne?).
Concernant la conclusion elle-même apportée à l’histoire, je l’ai personnellement trouvée très satisfaisante, évitant aussi bien le Happy Ending que la fin dramatique où le mal triomphe. Même si on échappe pas à une certaine forme de manichéisme (les « méchants » ont fini par être punis) les « gentils » ne seront pas tous récompensés, ou en tout cas pas forcément comme ils/on l’espérai(en)t au début de leurs aventures (Spoiler : Althéa ne récupérera pas son navire). J’ai également été satisfait de la résolution de la romance Brashen-Althéa : leur histoire ne sort pas de nulle part pour permettre de cocher la case « romance » d’une sorte de bingo des choses à mettre dans son histoire pour satisfaire les différentes couches du lectorat, mais s’est développée sur presque 3000 pages. Faire finir Althéa dans les bras de Brashen ne lui enlève pas ses qualités en tant que personnage, et ne la réduit pas au rôle d’intérêt-romantique/potiche bavant d’amour devant le héros masculin. C’est d’ailleurs la même chose pour la romance Malta-Reyn.
Les personnages sont une fois encore l’un des gros point fort des Aventuriers de la mer. J’en ai aimé certain, détesté d’autres, mais aucun ne m’a laissé indifférent. Surtout la plupart ont évolué, ont été transformé par ce qu’ils ont vécu, au point de ne plus avoir grand chose de commun avec les personnages qu’ils étaient lors de leurs premières apparitions. Je pense ici particulièrement à Malta, qui confirme son évolution entamée dans le tome 2 et s’affirme comme l’un des personnages les plus intéressant de la série je trouve, ainsi qu’à Selden qui devient enfin un véritable protagoniste de l’histoire (une évolution commencée là aussi à la fin du tome 2). Même le gouverneur Cosgo connaît une (légère) évolution et parvient à gagner (un petit peu) de capital-sympathie. Petite déception cependant pour Kennit, dont j’avais espéré qu’il deviendrait enfin le héros qu’il aurait pu être, mais qui demeure finalement un salopard au delà de toute rédemption. Il a d’ailleurs bien de la chance d’avoir des amis aussi fidèles et dévoués que Hiémain et Etta. Mais il n’en demeure pas moins un personnage très bien écrit.
Enfin on retrouve une fois encore dans ce tome 3 les qualités d’écritures manifestées dans les précédents. Le style de Robin Hobb est toujours aussi immersif. Le rythme est très bien géré même si j’ai trouvé ce troisième tome un peu lent à démarrer, grosso modo pendant la première moitié par rapport à une seconde moitié où les événements s’enchaînent à toute allure. L’alternance des points de vue des différents personnages est très bien utilisée, particulièrement lors du dénouement où il permet d’installer une tension qui rend les événements décrits particulièrement prenants. L’action est très bien décrite, il y a de quoi satisfaire aussi bien les amateurs de combat que de romance, d’aventure que d’intrigues politiques. Bref, Les aventuriers de la mer Intégrale 3 est encore un excellent tourne-page.
En conclusion (au cas où ce que vous ne l’auriez pas encore compris après cette chronique et les deux précédentes) j’ai vraiment beaucoup aimé la saga des Aventuriers de la mer, qui rentre sans problème dans mon top 10 des sagas de fantasy (voir top 5). Alors si ce n’est pas déjà fait je vous invite une fois de plus à embarquer pour une aventure inoubliable sur les mers du sud.
D’ici là portez vous bien et n’oubliez pas : la lecture, c’est l’aventure !
Source image de couverture: Richard Phibbs.