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Cosmétique de l’ennemi

cosmetique-de-l-ennemiTitre: Cosmétique de l’ennemi

Auteur: Amélie NOTHOMB

Editeur: Le Livre de Poche

Date de sortie: 2003

Prix: 5,30 euros

Nombre de pages: 120 pages

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Note (sur 5 ♥): ♥♥♥♥

Résumé:

Sans le vouloir, j’avais commis le crime parfait : personne ne m’avait vu venir, à part la victime. La preuve, c’est que je suis toujours en liberté. »

C’est dans le hall d’un aéroport que tout a commencé. Il savait que ce serait lui. La victime parfaite. Le coupable désigné d’avance.

Il lui a suffi de parler. Et d’attendre que le piège se referme. C’est dans le hall d’un aéroport que tout s’est terminé. De toute façon, le hasard n’existe pas.

L’Avis d’Elodie:

J’avais déjà lu quelques NOTHOMB (eh oui, notre Amélie fait partie de ces auteurs dont le nom est devenu en quelque sorte un adjectif…). Je les avais trouvé assez faciles d’accès et rapidement lus, bref, de parfaits romans dits « de transports », assez courts pour être fini à l’arrivée et assez long pour tenir un trajet. Mon premier livre (le culte « Stupeur et Tremblements ») a accompagné mon premier trajet de jeune enseignante, entre Strasbourg, mon lieu de villégiature, et Mulhouse, ma première affectation. Le suivant, « Hygiène de l’Assassin », a suivi un périple entre la gare de Lyon Part Dieu (nouvel appartement) à Meyzieu (nouvel établissement). Et « Métaphysique des Tubes » a bien illustré mes errances de TZR entre Troyes et Bar sur Seine.

Et c’est donc tout naturellement lors d’un trajet (Troyes-Strasbourg) que j’ai lu  » Cosmétique de l’ennemi ». Le texte tient une heure, bon, j’avais espéré un peu plus, et est fait pour être lu d’une traite. Pas de chapitres, juste un dialogue, tel une pièce de théâtre. Deux protagonistes s’attirent et s’opposent. Il y a un homme d’affaire qui justement est en trajet, et attend dans le hall d’un aéroport avec un livre. Le moins qu’on puisse dire, c’est que je m’y suis identifiée (dans un premier temps, hein, je rassure ceux qui ont lu l’ouvrage). Et il y a un autre, au nom impossible, Textor Textel, qui le harcèle. Ils conversent un temps, ou plutôt se disputent.

Le style est là, NOTHOMB nous livre un beau morceau de littérature, joue avec les mots (une faute de frappe intéressante, j’ai écrit « morts » au lieu de « mots » dans un premier temps!), jongle avec les figures de style et les répliques cinglantes. C’est un réel plaisir de lire, c’est dynamique, enlevé, cela coule de source, même si lentement, insidieusement, la gêne s’installe. L’histoire devient glauque, j’hésite à tourner la page, je me demande ce que l’auteure a osé écrire ensuite, jusqu’où elle va aller… c’est que je suis une fille sensible moi, et beaucoup trop imaginative, j’adore les Hitchcock et pourtant impossible de revoir « Psychose »… l’atmosphère devient oppressante, tout accélère et là…. BAM. Le livre se conclut, on sait qui est la victime annoncée dès la quatrième de couverture. Traumatisme. (Je vous l’avais dit que j’étais trop sensible.)

Vous l’aurez compris, le moins qu’on puisse dire, c’est que cet ouvrage est prenant. Impossible de le lâcher avant de l’avoir terminé, et c’est avec un goût amer qu’on le referme. Bref, une réussite.

Un seul doute subsiste: connaissant à présent la fin, je me demande si ce livre supporterait une relecture? Verdict dans quelques mois je suppose.

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